Actualité

Bénévolat : le collectif au service du bien commun

L'Impact Stratégique du Bénévolat en Entreprise

S’engager, c’est donner bien plus que du temps. Au-delà du « bon geste », le bénévolat en entreprise offre en effet des atouts majeurs stratégiques. Tant pour la société que pour les collaborateurs. Il existe plusieurs manières d’être utiles. Et plusieurs manières de commencer. Petit tour d’horizon.

On dit souvent que les Belges ont une brique dans le ventre. Mais il semble aussi avoir le cœur sur la main. Selon une étude parue en décembre 2022 (étude Indiville, Bpact et Give a day avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin) près de 8 Belges sur 10 (78 %) s’engagent d’une manière ou d’une autre auprès des autres. 37 % en tant que bénévoles dans ou pour une association ou une organisation (comme une ASBL, une mutuelle, une école, un festival, un événement, un projet communal). Par ailleurs, de nombreux Belges (33 %) aident aussi régulièrement des personnes au sein ou en dehors de leur famille et/ou de leur cercle d’amis (en tant qu’aidants ou en apportant une aide à des voisins). Enfin, 12 % consacrent du temps à d’autres œuvres caritatives.

Une étude qui montre également que près de la moitié des Belges (47 %) sont membres d’une association ou d’une organisation. 51 % donnent de l’argent et/ou des biens à des organisations caritatives.

Pourquoi s’engager ?

D’un point de vue global, plusieurs raisons motivent l’implication de l’entreprise et de ses collaborateurs dans des initiatives solidaires.

Tout d’abord, un impact positif sur la société : s’engager dans des actions bénévoles permet à l’entreprise de contribuer concrètement au bien-être collectif. Cela peut prendre la forme d’aides auprès d’associations, d’actions environnementales, d’accompagnement éducatif, ou encore de soutien à l’insertion professionnelle. Lorsque l’entreprise met à disposition du temps, des compétences ou des ressources, elle devient un acteur socialement responsable, capable d’apporter des solutions aux défis locaux ou globaux. Cette contribution dépasse le simple don : elle crée du lien, mobilise les savoir-faire internes et renforce l’ancrage de l’organisation dans son territoire.

Ensuite, donner du sens au travail : dans le contexte actuel, de nombreux salariés recherchent plus que jamais une activité professionnelle en adéquation avec leurs valeurs. Le bénévolat d’entreprise répond à ce désir profond de “servir à quelque chose”. Il permet de :

  • renforcer la motivation des collaborateurs en leur offrant une mission différente de leur quotidien professionnel,
  • nourrir leur sentiment d’utilité, en voyant concrètement l’effet de leur engagement sur d’autres personnes ou sur la communauté,
  • développer leur fierté d’appartenir à l’organisation, en y associant non seulement des objectifs économiques, mais aussi des engagements sociaux.

De plus, cette dynamique contribue également à attirer et à fidéliser les talents sensibles aux valeurs sociales : les jeunes générations, notamment, sont attentives à l’éthique, au sens, à l’impact. En proposant des programmes de bénévolat, l’entreprise se positionne comme environ­nement de travail où l’on s’engage pour « quelque chose de plus grand que soi ».

Par ailleurs, renforcer la culture d’entreprise est un autre atout majeur. Participer ensemble à des actions solidaires développe la cohésion d’équipe en dehors du cadre strictement professionnel. Cela encourage :

  • l’esprit d’entraide, lorsque les collaborateurs orientés vers la même initiative partagent leur temps et leurs compétences,
  • la communication entre services ou unités différentes, en créant des occasions informelles d’échange et de collaboration,
  • des relations transverses plus naturelles, en brisant les silos hiérarchiques et en favorisant la rencontre entre profils variés.

Enfin, embellir et renforcer l’image de l’entreprise : un engagement sociétal clair améliore la réputation externe de l’entreprise. Cela permet :

  • de se démarquer face aux concurrents en affichant une responsabilité sociale assumée,
  • d’améliorer la confiance des clients et partenaires, sensibles eux aussi aux engagements durables et éthiques,
  • de valoriser la marque employeur, en montrant que l’entreprise incarne non seulement un lieu de travail, mais aussi un lieu de participation civique.
    Cette image positive rejaillit aussi sur les collaborateurs : ils peuvent porter fièrement les couleurs de leur organisation, ce qui renforce encore leur attachement et leur implication.

S’engager dans des programmes de bénévolat ne relève plus uniquement d’un “bon geste”, c’est un levier important pour l’entreprise : socialement responsable, humainement riche, et stratégiquement pertinent. Pour les collaborateurs, c’est une opportunité de se reconnecter à l’essence de leur travail, d’expérimenter des compétences nouvelles et de contribuer à un projet collectif utile. C’est aussi un message adressé à l’extérieur : l’entreprise existe non seulement pour créer de la valeur économique, mais génère également un impact positif dans la société.

 

La puissance du bénévolat

Le bénévolat recèle une puissance souvent insoupçonnée : celle de la découverte de soi. En s’engageant pour une cause, on pense d’abord donner de son temps, de son énergie, de son cœur. Mais, peu à peu, on réalise que cette expérience nous transforme en profondeur. Le bénévolat n’est pas seulement un acte de générosité tourné vers les autres, c’est aussi un chemin intérieur, une occasion de se confronter à de nouvelles situations et de révéler des aspects de notre personnalité que nous ne connaissions pas.

En œuvrant aux côtés d’autrui, on apprend à écouter, à comprendre, à faire preuve d’empathie. On développe une patience et une ouverture d’esprit que la vie quotidienne n’exige pas toujours. Le bénévolat devient ainsi une école de la vie : il forge des compétences humaines essentielles, mais aussi des aptitudes professionnelles précieuses, comme l’organisation, la communication ou le travail d’équipe. Ce qu’on croyait être un simple engagement désintéressé se révèle être une source de croissance personnelle.

Finalement, le bénévolat nous apprend autant sur le monde que sur nous-mêmes. En donnant, on reçoit ; en aidant, on se découvre. Sa véritable puissance réside là : dans cette capacité à révéler nos forces cachées et à nous rapprocher de ce que nous avons de plus humain.

 

Le mécénat de compétences

Parmi toutes les idées et tous les engagements possibles, il y en a un qui résonne particulièrement fort pour ceux qui n’ont pas beaucoup de moyens : le mécénat de compétences. Il s’agit d’une forme d’engagement qui permet aux entreprises de mettre à disposition d’associations ou de projets d’intérêt général le temps et l’expertise de leurs collaborateurs durant leurs heures de travail.

Contrairement au bénévolat classique, qui repose sur un engagement personnel en dehors du cadre professionnel, le mécénat de compétences s’inscrit pleinement dans la dynamique de l’entreprise et de sa politique de responsabilité sociétale. Il offre aux structures associatives l’accès à des compétences qualifiées qu’elles ne pourraient souvent pas financer, tout en permettant aux salariés de vivre une expérience utile et valorisante, où ils mettent leur savoir-faire au service d’une cause.

Pour l’entreprise, c’est l’occasion de renforcer la motivation interne, de fédérer les équipes autour de valeurs communes et de contribuer activement à l’intérêt général.

En ce sens, le mécénat de compétences apparaît comme une manière différente de s’engager, et peut être une belle perspective pour enrichir l’année 2026 d’un engagement à la fois professionnel et solidaire. C’est ce que nous disent Hassan et Veerle

Deux témoignages…

Hassan, 26 ans, travaille comme développeur dans une PME spécialisée en solutions numériques. « Il y a six mois, j’ai décidé de participer au programme de bénévolat des informaticiens publics via mon entreprise. Concrètement, il s’agit de se rendre une fois par semaine, durant 3 h, dans une des associations partenaires, et d’y aider des personnes qui ont besoin de l’informatique pour résoudre un problème concret : écrire un e-mail, récupérer un mot de passe, enregistrer un mail, faire un paiement en ligne, régler un paramètre de smartphone… J’ai aussi animé un atelier “Découverte de l’ordinateur et d’Internet” — rien de très avancé, mais fondamental pour ceux qui reprennent pied. Depuis, j’ai proposé à mon manager d’organiser des sessions régulières “Tech pour l’engagement”, où des collaborateurs volontaires aident des associations locales. Je ne pensais pas que cette expérience allait me donner autant de motivation. Elle m’a ouvert les yeux sur l’utilité sociale du métier que je fais. Et j’adore ». (Les informaticiens publics sont actifs exclusivement en Wallonie et à Bruxelles. Plus de renseignements : https://informaticienpublic.be)

Veerle, 45 ans, travaille dans une entreprise de services financiers. « Il y a un an, j’ai décidé de m’engager bénévolement via le programme interne de mon entreprise. Mon rôle : accompagner des jeunes en insertion professionnelle, via des ateliers CV / entretien et un mentorat de quelques mois. Au départ, je me suis dit : “Qu’est-ce que je peux apporter ?” Je ne suis pas formatrice de métier, mais en fait, j’ai réalisé que mon expérience professionnelle – 20 ans dans la banque, gestion de projet, relation client – pouvait faire une différence. J’ai aidé un jeune à structurer son CV, à préparer un entretien, et à gagner en confiance. Le jour de son entretien, il m’a appelé après pour dire qu’il avait été sélectionné pour un stage : ce moment a été très fort. Bien sûr, ce n’est pas toujours facile – parfois un jeune est démotivé, ou il faut adapter l’accompagnement à son rythme – mais cela m’a aussi amenée à développer des compétences nouvelles : écoute active, pédagogie, patience. Aujourd’hui, je me sens plus alignée avec mes valeurs, et j’ai envie de prolonger cet engagement. Si je devais donner un conseil : osez franchir le pas – même une petite heure par semaine fait la différence.

Comment commencer ?

Se lancer dans le bénévolat d’entreprise peut sembler complexe au premier abord. Par où commencer ? Comment concilier envie d’agir et emploi du temps chargé ? La bonne nouvelle, c’est qu’il n’existe pas une seule manière de s’engager, mais une multitude de chemins possibles. Que l’on souhaite créer un programme solidaire ou simplement améliorer une initiative déjà en place, chaque pas compte.

Le bénévolat d’entreprise n’est pas une question de tout ou rien. Il s’adapte aux réalités de chacun, aux rythmes de travail et aux envies des équipes. L’important n’est pas la durée ou l’ampleur de l’action, mais la sincérité de l’engagement. Quelques heures par mois, un projet collectif, un partage de compétences : toutes ces formes d’implication ont de la valeur et contribuent à renforcer la cohésion, la solidarité et le sens au sein de l’entreprise.

L’essentiel, c’est d’oser commencer. Et pour cela, il suffit parfois d’une boussole : une idée claire, une cause qui nous touche, un collectif prêt à s’impliquer. Le bénévolat d’entreprise, c’est avant tout une aventure humaine — un espace où chacun peut trouver sa place et apporter sa pierre à un monde plus solidaire.

Voici nos 5 conseils pour se lancer !

1/ Commencer petit, mais bien cadré

  • Identifier une cause porteuse de sens : santé, éducation, environnement, inclusion… L’idéal est de choisir une cause qui résonne avec les valeurs de votre entreprise ou avec les compétences de vos collaborateurs.
  • Tester un format pilote : organiser une première action courte et concrète (ex : journée solidaire, collecte, mentorat ponctuel) pour évaluer la motivation et les retours.
  • Impliquer les collaborateurs volontaires dès le départ : former un petit groupe “ambassadeur” pour co-construire le projet et créer une dynamique interne.

2/ S’appuyer sur des partenaires fiables

  • Contacter une association locale ou nationale qui a déjà l’habitude de collaborer avec des entreprises.
  • Choisir un partenaire qui partage la même vision et qui peut coordonner les actions logistiques (matériel, communication, suivi).

3/ Intégrer le bénévolat à la culture de l’entreprise

  • Créer un programme officiel (même modeste) reconnu par la direction.
  • Valoriser les heures de bénévolat : autoriser les salariés à y consacrer, par exemple, une demi-journée par mois sur leur temps de travail.
  • Communiquer régulièrement sur les initiatives : affiches internes, newsletters, témoignages de bénévoles… Cela entretient la motivation collective.

4/ Diversifier les formes d’engagement

Tout le monde ne peut pas s’impliquer de la même façon, et c’est normal.
Laissez à chacun l’opportunité d’offrir ce qu’il peut. Une heure par semaine pour les uns, une journée par mois pour les autres.

5/ Mesurer, remercier et faire évoluer

A la fin de la première action concrète, évaluez les résultats (nombre de bénévoles impliqués, heures données, bénéficiaires touchés), améliorez le dispositif à chaque cycle pour qu’il devienne un vrai levier de cohésion et d’impact durable. Mais surtout, célébrez les réussites (et même les échecs 😉

Le saviez vous?